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NMC - Page 15

  • Olga M. Davidson - A pentadic rethinking of Goshtāsp in the Shāhnāma of Ferdowsi

    A pentadic rethinking of Goshtāsp 
    in the Shāhnāma of Ferdowsi

     

    Olga M. Davidson

     

    Abstract : Following the formulation of Nicholas Allen concerning “pentadic” models of social organization as reflected in Indo-European languages, this essay analyzes some relevant narratives about the royal figure of Goshtāsp in a classical Persian “epic,” the Shāhnāma of Ferdowsi. It is argued that this shāh of Iran, as portrayed in the Shāhnāma, represents all three “functions” of society as represented in the myths that shape the traditions of epic that were inherited by the poet Ferdowsi.

    Keywords : Iranian myth and epic, classical Persian poetry, Shāhnāma, shāh, Goshtāsp, Ferdowsi, “pentadic” models, trifunctionalism, Nicholas Allen, Georges Dumézil, Stig Wikander.

    Résumé : Suivant la formulation de Nicholas Allen au sujet des modèles pentadiques d’organisation sociale tels qu’ils sont reflétés dans les langues indo-européennes, cet article analyse quelques récits pertinents au sujet du personnage royal de Goshtāsp dans une épopée classique persane, le Shāhnāma de Ferdowsi. On y montre que ce shāh d’Iran, tel que dépeint dans le Shāhnāma, représente les trois fonctions de la société, telles qu’elles sont représentées dans les mythes qui forment les traditions de l’épopée héritées par le poète Ferdowsi.

    Mots-clés : Mythe et épopée iraniens, poésie persane classique, Shāhnāma, shāh, Goshtāsp, Ferdowsi, modèles pentadiques,  trifonctionnalité, Nicholas Allen, Georges Dumézil, Stig Wikander.

     

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  • Michael Witzel - “When the lake drained away”. The 600 Nāgas of Kashmir

    “When the lake drained away”
    The 600 Nāgas of Kashmir

     

    Michael Witzel

     

    Abstract : Kashmir has preserved a list of some 600 local Nāgas, the semi-divine snake-like beings that inhabit the Valley. They live in ponds and streams along with the later-arrived humans. The reason for their exceptionally high number and for their widespread locations in the Valley remain enigmatic. A closer look at the underlying nature of the Nāgas as encapsulating and controlling, unlike in India, the waters, including as ice and snow, establishes their prehistory in the Bactria/Hindukush area. Their arrangement in Kashmir is due to clockwise circles of eight Nāgas each, starting with Nīla in the southeast of the Valley.

    Keywords : Nāgas, Kashmir, India, Bactria, Hindukush.

    Résumé : Le Cachemire a conservé une liste de quelque 600 Nāgas locaux, des êtres semi-divins ressemblant à des serpents qui habitent la Vallée. Ils vivent dans les étangs et les ruisseaux avec les humains arrivés plus tardivement. La raison de leur nombre exceptionnellement élevé et de leur localisation dans la Vallée reste énigmatique. Un examen plus approfondi de la nature sous-jacente des Nāgas comme encapsulant et contrôlant, contrairement à l’Inde, les eaux, y compris sous forme de glace et neige, établit leur préhistoire dans la région de Bactriane/Hindukush. Leur disposition au Cachemire est dû à des cercles évoluant dans le sens des aiguilles d’une montre formés de huit Nāgas, commençant par Nīla dans le sud-est de la Vallée.

    Mots-clés : Nāgas, Cachemire, Inde, Bactriane, Hindukush.

     

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  • Tsimafei Avilin - Pamiž nebam i zjamlëj. Etnaastranomija

    Avilin.jpgTsimafei Avilin, Pamiž nebam i zjamlëj. Etnaastranomija, 2015, Minsk, Tèhnalogija.

     

    L’ethnoastronomie est une discipline rare. Elle vise à étudier les conceptions populaires concernant les étoiles, les planètes, les constellations et autres corps célestes. Il ne s’agit pas seulement de collecter leurs noms et d’en faire l’étymologie, mais aussi de rassembler les mythes les concernants – lesquels sont le plus souvent des mythes étiologiques. De nos jours, dans l’ensemble de l’Europe, peu d’articles sont publiés dans ce domaine1. Il y en a encore moins en France. Les folkloristes publient encore de temps en temps des articles2 ; les dialectologues, eux, ont généralement négligé ce sujet3. Un abandon pour le moins curieux lorsque l’on constate la place occupée par le ciel et les étoiles dans les mythologies dites « classiques ».

    La situation est à peine meilleure dans l’ancien espace soviétique, où pourtant les études et enquêtes ethnologiques ont été particulièrement riches. Cependant, depuis quelques années, le chercheur biélorusse Tsimafei Avilin multiplie les articles concernant son propre pays, mais aussi les pays limitrophes. De ce travail, qui se poursuit encore de nos jours, il a tiré une première synthèse avec un ouvrage intitulé Pamiž nebam i zjamlëj. Etnaastranomija : Entre Ciel et Terre. Ethnoastronomie, publié en 2015.

    Il s’agit ni plus ni moins d’un véritable atlas ethno-linguistique, composé de 34 cartes (p. 253-286). Force est de constater que la base de données sur laquelle s’appuie l’auteur est considérablement riche. On connaissait la richesse des enquêtes soviétiques en Polésie, cependant, Tsimafei Avilin couvre bien l’ensemble du territoire national et déborde même sur les pays limitrophes (Pologne, Russie, Ukraine) si nécessaire.

    L’auteur ouvre son ouvrage par un chapitre sur l’astronomie « savante » et sa possible influence sur son homologue populaire, remontant ainsi le temps jusqu’au XIe siècle. La seconde partie, la plus importante, présente le corpus lui-même, avec les différents noms associés aux astres et aux constellations dans la tradition populaire. C’est ici que l’auteur tente une première classification, tout d’abord par dénominations. On apprend par exemple que les Pléiades peuvent s’appeler le Tamis ou le Crible (Sita), les Poussins (Kury) ou encore avoir un nom basé sur sept : Sept Hommes, Sept Vieilles Femmes (Baby), Sept Jeunes Hommes (Mal’caŭ). L’auteur ne néglige pour autant pas les formes isolées telles que Couronne (Korona), Nid (Gnjazdo), Bouquet de Fleurs (Bukem cvjamoŭ), Tas d’Étoiles (Kuča zorak), etc. Ce qui lui permet ensuite de dresser les grandes aires de répartition de ces noms.

    C’est cependant dans la troisième partie que l’auteur s’interroge réellement sur les notions d’astronomie populaire et de folklore, avant de s’intéresser aux météores, puis, dans une dernière partie, aux mythes (ou fragments de mythes) étiologiques proprement dits.

    Les données brutes sont présentées en annexe, classées par type d’astre. L’ensemble est donc non seulement abondamment sourcé, mais il bénéficie aussi d’une belle iconographie, notamment dans un cahier central en couleur.

    Assurément, Pamiž nebam i zjamlëj. Etnaastranomija de Tsimafei Avilin est un livre important, dont l’intérêt dépasse le cadre de la seule Biélorussie.

     

    Patrice Lajoye

    1Citons pour l’exemple un travail récent de nos confrères et amis Yuri Berezkin et Julien d’Huy, « How did the First Humans Perceive he Starry Night? On the Pleiades », The Retrospective Methods Network Newsletter, 12-13, 2017, p. 100-122.

    2Par exemple Jacques E. Merceron, « Sur l’expression le Char saint Martin désignant la Grande Ourse ‘en Normandie’ : de Nicole Oresme aux traditions populaires », Bulletin de la Société Historique de Lisieux, 2019, 87, p. 45-65.

    3Dans l’Atlas linguistique de la France publié par Jules Gilliéron et Edmond Edmont entre 1902 et 1910, on trouve une carte « Étoile » et rien d’autre.