L'enlèvement d'Europe par Zeus : un rājasūya grec ?
Claude Sterckx
Institut des Hautes études de Belgique
Abstract: Just like the Indian ritualism proposed two rituals accession to sovereignty based one on horse (Asvamedha) and the other on cattle (Rajasuya), it seems that many Indo-European traditions have preserved this distinction in myths: for example in the Greek tradition the Trojan myth and the legend of Europe.
Keywords: Greek mythology, Indo-European comparatism, Asvamedha and Rajasuya, rites of royal accession, Celtic myths.
Résumé: Tout comme le ritualisme indien proposait deux rituels d'accession à la souveraineté, basés l'un sur les chevaux (aśvamedha) et l'autre sur les bovidés (rājasūya), il semble que plusieurs traditions indo-européennes ont préservé cette distinction sous formes de mythes : le mythe troyen et la légende d'Europe par exemple dans la tradition grecque.
Mots clés : mythologie grecque, comparatisme indo-européen, aśvamedha et rājasūya, rites d'accession royale, mythes celtes.
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Cité par / quoted by:
John McDonald, « The oath of Tyndareus and the nuptials of Nahid: equine elements of marriage by choice in Greek and Persian epic tradition », in Hollyfest.org, Festschrift in honor of Olga (Holly) Davidson on the occasion of her sixty-sixth birthday, 2018, http://www.thehollyfest.org
John Waddell, Myth and Materiality,2018, Oxbow Insights in Archaeology.
Depuis les travaux de Georges Dumézil et de ses émules1, il est généralement admis que, tout comme les langues indo-européennes dérivent d’un fonds commun, les différentes cultures indo-européennes laissent voir qu’elles partageaient aussi un héritage conceptuel commun et qu’elles ont conservé, surtout avant leurs conversions au christianisme ou à l’islam, des structures idéologiques communes sous des habits parfois très disparates et, parmi les expressions qui en ont été le mieux étudiées, on compte les formes du sacrifice ainsi que les mythes par lesquels on les justifiait2.
Parmi ces formes, l’une des plus remarquables est celle dont le paradigme reconnu est le rituel de l’aśvamedha indien3.
Il s’agissait là de l’une des plus hautes manifestations de la sacralité royale, posant un souverain en roi universel tant dans le temps – l’année d’errance de l’étalon valant microcosme temporel – que dans l’espace – la course « solaire » de l’étalon valant microcosme spatial –, et assurant la légitimité et le succès de son règne.
Après la sélection, par une course de quadriges, du meilleur étalon du royaume et divers rites le sanctifiant – dont le sacrifice d’un chien –, cet animal était laissé libre de vagabonder à sa guise pendant toute une année tandis que cent jeunes guerriers devaient assurer sa protection : jusqu’à soumettre militairement les territoires étrangers qu’il abordait. Au terme de cette errance, assimilée à la course annuelle du Soleil, l’étalon était ramené, mis en rut par des juments, attelé à un quadrige doré, baigné et oint de beurre clarifié : sur l’avant-train par le première épouse du roi, sur le tronc et l’arrière-train par deux épouses secondaires4. Il était alors attaché au poteau sacrificiel avec un certain nombre d’autres animaux. Après la mise à mort des bêtes domestiques et la libération des sauvages, l’étalon était à son tour tué par suffocation. Tandis que les épouses secondaires tournaient autour de sa dépouille en échangeant des obscénités avec les prêtres officiants, la première épouse devait simuler un coït avec l’étalon mort en mettant le membre de la bête au contact de sa vulve, puis, avec les autres épouses, elle indiquait au moyen d’épingles en or, argent et cuivre, les lignes de découpe du cadavre. Les morceaux étaient enfin mis à rôtir pour être offerts à diverses divinités, tandis que vingt-quatre vaches stériles étaient immolées pour le banquet final.
La preuve que cet aśvamedha indien n’était que la forme locale5 et inversée6 d’un rituel hérité par la plupart des anciennes cultures indo-européennes s’est trouvée dans la mise au jour de parallèles plus ou moins nets dans la plupart d’entre elles.
Sans entrer dans le détail de chaque dossier, il a été relevé qu’en Perse achéménide, l’élection du nouveau roi et sa légitimation étaient confiées a une jument blanche et l’élément sexuel du rite se laisse encore facilement deviner à travers le récit rationnalisant qu’en a transmis Hérodote7.
Selon le même, les Massagètes, entre Aral et Caspienne, sacrifiaient et mangeaient des chevaux en l’honneur de leur dieu souverain8.
Les Hittites vénéraient une divinité hippomorphe Pirwa dont le nom est directement rattaché à la terre et leur droit, s’il punit sévèrement les cas de bestialité, exempte remarquablement de toute poursuite la copulation avec une jument9.
Le légendaire arménien présente la conception du méchant roi Mesramélik comme le fruit d’une imprégnation des juments du Missir par l’étalon de leur roi Mehèr Ier10.
Les Romains sacrifiaient le « cheval d’octobre » en un rituel touchant directement leur « roi des sacrifices », héritier républicain des fonctions religieuses des souverains primitifs, en un rituel comportant la sélection d’un étalon par une course de biges, sa mise à mort, son démembrement et la livraison de sa queue à la résidence de ce roi11.
Directement comparable, le rituel scandinave de fécondité vǫlsatháttr donnait similairement le rôle principal à un pénis d’étalon12.
C’est toutefois le monde celte qui offre les parallèles les plus évidents. Une suite ininterrompue de documents, depuis la fin du cinquième siècle avant notre ère jusqu’aux temps celto-romains, assure la présence dans la mythologie d’une hiérogamie, tantôt sous forme humaine, tantôt sous forme équine, entre le dieu souverain et sa parèdre13 . Au temps celto-romains, celle-ci apparaît sous le nom d’Epona Regina “la Divine Equine Reine”, née elle-même d’un coït bestial
« Haïssant les femmes, Fulvius Stellus s’accoupla avec une jument. Le temps venu, cette dernière mis bas une fillette très belle qui reçut le nom d’Epona14. »
Tous les détails de son iconographie – sa position en amazone15 sur une jument au pas, le nouveau-né ou le chiot dans son giron, le poulain qu’elle nourrit tantôt sous forme humaine tantôt sous forme de jument, etc. – correspondent étroitement aux mésaventures prêtées à une héroïne du légendaire gallois, Rhiannon « la Divine Reine », que son nom même signale comme son héritière directe : pour épouser le roi, elle apparaît sur une jument blanche toujours au pas ; son fils nouveau-né est mystérieusement enlevé la nuit même de sa naissance et remplacé par un chiot égorgé pour la faire accuser d’avoir elle-même dévoré son fils ; elle est condamnée pour cela à tenir le rôle d’une jument ; cette mésaventure est doublée simultanément par le poulinage d’une jument merveilleuse dont le poulain est pareillement enlevé ; le fils de Rhiannon et le poulain de la jument sont retrouvés ensemble ; etc.16 Et la vénérabilité pancelte de ce mythème est assurée par des parallèles évidents attestés de la Galatie17 à l’Armorique ancienne18.
Surtout, au grand avantage de notre propos, c’est dans l’Irlande médiévale que le rite de l’hiérogamie royale hippomorphe s’est le plus exactement conservé. A la date étonnamment haute de 1185, un témoin oculaire, l’archidiacre Giraud de Barri, relate comme suit la sacré d’un roi irlandais du Tirconnell :
« On amène devant toute la population assemblée une jument blanche et le roi... s’unit alors, bestialement et sans pudeur, devant tous à l’animal. La jument est ensuite tuée et dépecée et sa chair est bouillie dans de l’eau et ce bouillon sert alors de bain au roi. Tout en sa baignant, celui-ci mange les morceaux de viande qu’on lui présente et l’assistance à l’entour mange les autres19. Toujours dans le bouillon, le roi boit sans se servir d’un récipient ni de ses mains mais en lapant avec sa bouche. Quand ce rite impie est accompli, le sacre est achevé et le roi voit son règne et son autorité reconnus20. »
Le témoignage de Giraud de Barri n’est pas isolé. Il a été relevé en effet que le roi est parfois comparé à un étalon dans la vieille poésie irlandaise21, que la souveraineté du Leinster est liée à la consommation de viande de cheval et que c’est vraisemblablement le paganisme de tels rituels d’investiture qui a justifié la longue interdiction portée par l’Eglise d’Irlande contre la consommation de viande chevaline22.
Dans tout le monde celte ancien, l’idée que l’accession à la souveraineté est un mariage23 entre le roi et on royaume identifié à une déesse éventuellement hippomorphe est constante, depuis le Pays de Galles où le roi est traditionnellement qualifié de priod Prydain « époux de la Grande-Bretagne »24 et où les textes postérieurs à la conquête anglaise décrivent le pays comme une princesse veuve qui a perdu son époux légitime et dont les enfants sont orphelins25, jusqu’en Irlande où la consécration royale porte le nom de bannaí righe « noces du royaume »26.
A côté de l’aśvamedha, la tradition indienne connaissait un autre rituel majeur d’investiture royale : le rājasūya27. Celui-ci couronnait plusieurs années de préparatifs minutieux par une cérémonie de douze jours. Les onze premiers amenaient le roi à visiter successivement onze maisons spécifiques : la maison de la reine, celle du chapelain royal, etc. Le douzième jour, trônant sur un siège en bois de figuier et revêtu d’une peau de tigre, il était oint solennellement par le prêtre officiant, puis par son propre frère ou un cousin germain ; ensuite, il se levait, faisait les « trois pas de Viṣṇu »28 qui le consacraient maître de l’univers, présentait solennellement son fils à Prājapati, le Géniteur Universel, enfin il menait une razzia symbolique des vaches de son frère (ou de son cousin) pour reconquérir sa virilité censée avoir été emportée par l’écoulement de l’onction et usurpée par ce parent29.
Cette fois encore, des parallèles assurés ont été retrouvés dans plusieurs autres traditions indo-européennes et assurent qu’il doit s’agir à chaque fois de versions diversement évoluées d’un très ancien héritage conceptuel commun.
Le rituel hittite de l’Ḫassumaš était célébré pour le roi par son fils, comprenait la visite durant quatre jours de différentes « maisons » ou lieux de culte, impliquait douze laboureurs – ce qui connote l’offrande d’une charrue et de douze bœufs à l’officiant du rājasūya indien – et signifiait une mort et une renaissance symbolique, valant perte et récupération de sa virilité, du souverain30.
Les éléments du rājasūya ont également été décelés dans le célèbre rite romain des Lupercales : celui-ci commémore en fait la rivalité des deux frères Romulus et Remus consécutive à un vol de bétail récupéré par le second au grand dépit du premier, non sans que celui-ci finisse seul par obtenir la royauté31.
Enfin dans le monde celte, le mythe irlandais contant la naissance du dieu Aonghus présente tous les aspects du rājasūya indien : tout comme celui-ci, pour consacrer un roi universel, met symboliquement en scène une rivalité entre lui et son frère – ou son cousin –, puis lui fait acquérir son plein pouvoir en récupérant sa virilité dans les vaches de ce parent en lignée masculine, le mythe irlandais décrit la rivalité entre le dieu souverain, géniteur universel, Eochaidh Ollathair et son parent en lignée masculine Ealcmhar32, puis l’affirmation de la virilité féconde du premier quand il engrosse la déesse Bóinn « la Vache Blanche » appartenant au second33.
La Grèce ancienne, malgré ses spécificités incontestables, ne fait pas exception et des parallèles très nets de l’aśvamedha et du rājasūya ont été dûment retrouvés dans ses mythes.
L’écho d’un antique aśvamedha athénien a été repéré, déformé, dans la cruelle histoire du dernier roi d’Athènes et de sa fille : ce roi Hippomène surprend un jour sa fille Limoné dans les bras d’un amant ; il les condamne atrocement, l’amant à prendre la place de l’un des étalons de son char, Limoné a être enfermée avec l’étalon, sans aucune nourriture jusqu’à ce que l’animal l’ait violée et dévorée ; Hippomène fait alors détruire leur prison dont le site est dès lors connu comme le lieu-dit de l’Etalon et de la Fille34 .
Deux autres sont attachés à la guerre de Troie. Le premier quand Tyndare, père putatif d’Hélène, tente de prévenir un tel conflit en faisant jurer à tous les prétendants venus postuler la main de sa fille qu’ils protègeraient unanimement le mariage de l’heureux élu, et ce serment est prêté sur un étalon immolé et coupé en morceaux35. Ce sacrifice apporte à Agamemnon la suzeraineté sur tous les Grecs après le rapt d’Hélène par Pâris, puis, secondairement, la conquête de Troie grâce au cheval de bois qui en constitue bien sûr l’autre écho évident. Les coïncidences sont en effet nombreuses entre le rituel indien et cet épisode de l’Iliade : tout comme l’étalon indien a été immolé par suffocation, l’un des Grecs cachés dans le cheval de bois – spécifiquement dans son arrière-train, au niveau donc de son sexe – est étouffé par Ulysse ; tout comme, avec ses trois co-épouses, la reine indienne tourne trois fois autour de l’étalon sacrifié, puis saisit le membre de l’animal pour simuler un coït, Hélène – accompagnée là de son quatrième époux Déiphobe – tourne trois fois autour du cheval de bois en palpant son ventre ; etc.36
L’écho de concepts similaires à ceux que sous-tendait le rājasūya indien ont été discernées pour leur part dans le mythe des amours bestiales de Pasiphaé37 : dans le cadre d’un conflit entre le roi de Crète Minos et son frère Sarpédon, la légitimité du roi est consacrée par l’apparition d’un taureau merveilleux envoyé par Poséidon mais, pour remplacer l’immolation de cet animal sans pareil, l’épouse du roi, Pasiphaé, est amenée à se laisser saillir par lui, cachée dans une vache en bois38, avec notamment cette coïncidence significative que, selon la tradition indienne la virilité du roi a été déportée dans les vaches de son frère lors de l’aspersion rituelle qui répète celle de Varuṇa, le dieu indien de l’océan, tandis que c’est un taureau de Poséidon , le dieu grec de l’océan, qui substitue sa virilité à celle du roi Minos.
Le mythe de l’enlèvement d’Europe par Zeus est directement associé à ce rājasūya de Pasiphaé puisqu’il en est le prélude et que Minos est précisément né de l’union d’Europe et de Zeus
« Libye eut deux fils de Poséidon ; Bélus et Agénor. Bélus régna sur les Egyptiens... ; Agénor, pour sa part, se rendit en Phénicie, épousa Téléphassa et engendra une fille, Europe, et trois fils : Cadmos, Phénix et Cilix... Zeus s’éprit d’Europe et, s’étant métamorphosé en taureau domestique, il la prit sur son dos et lui fit passer la mer jusqu’en Crète. Là, il copula avec elle et elle donna naissance à Minos, Sarpédon et Rhadamanthe... 39 »
Mais l’élément le plus remarquable est sans doute le fait que le mythe du rapt d’Europe rassemble l’exploit d’un dieu-père et roi universel, Zeus Paté:r, aux dépens de son proche parent agnatique – fils de Poséidon, le père d’Europe est donc le neveu direct de Zeus – et la razzia bovine, ici inversée - mais ce genre d’inversion est fréquent en mythologie - en ce sens que ce n’est pas le souverain anthropomorphe qui enlève une ou des vache(s) pour exprimer sa virilité mais un souverain sous forme taurine qui enlève une partenaire anthropomorphe pour exprimer sa virilité.
L’hypothèse de la reconnaissance dans ce mythe d’un écho lointain d’un rituel très ancien de sublimation de la souveraineté serait évidemment fragile sans la convergence des autres échos, de l’Inde à L’Irlande, dont beaucoup sont certes, par eux-mêmes, tout aussi fragiles mais qui, ensemble, apparaissent beaucoup plus vraisemblables.
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1 Dumézil, 1958. Cf. Eribon, 1992 ; Blaive, 1995 ; Miller, 1999 ; García Quintela, 2001.
2 Sergent, 1995, p.360-375.
3 La Terza, 1922 ; Dumont, 1927, 1948 ; Doniger O’Flaherty, 1980, p.153-164 ; Sergent, 1997, p.335-339.
4 En renfort du parallèle irlandais exposé plus loin, on note que cette partie du rituel indien a été comparée avec la légende du prince laginien Lughaidh Riabhdhearg, au corps similairement distribué (MacCone, 1987, p.135-138).
5 La plus précisément documentée en tout cas.
6 Tous les autres cas attestent que la forme canonique est une hiérogamie entre le roi et une jument représentant son royaume.
7 Hérodote, Historíai III 84-88 = Legrand, 1932-1955, III 136-137 ; cf. Duchesne-Guillemin, 1968, p.144-145 ; Dumézil, 1985, p.246-253.
8 Hérodote, Historíai I 216 = Legrand, 1932-1955, I 204.
9 Puhvel, 1970b, p.171.
10 Sasna dzrer II 2 9 = Feydit, 1964, p.183-185 ; cf. Sterckx, 2010b, p.435-439
11 Plutarque, Aíthia rho:maiká 97 = Boulogne, 2002, p.165 ; etc. Cf. Puhvel, 1970b p.162-163 ; Dumézil, 1974, p.225-235; 1975, p.139-156, 177-219.
12 Schröder, 1927, p.312 ; Dumézil, 1975, p.215-216.
13Il n’est sans doute pas non plus insignifiant que le terme même d’aśvamedha se retrouve exactement en gaulois sous la forme d’un anthroponyme Epomeduos (Pirart, 2010).
14 Ps.-Plutarque, Sunago:gè: historío:n paralle:lò:n helle:nik:òn kaì rho:maíko:n XXIX 312e = Hofeneder, 2005-2011, III, p. 119. Remarquablement, les seules représentations de bestialité dans l’iconographie celto-romaine semblent associer un homme et une jument (Sterckx, 2010a, p.41-43) !
15 Le détail n’est pas insignifiant car il signale sans doute sa qualité de vierge mère : c’est une croyance générale que la monte à califourchon rompt l’hymen et déflore la virginité (Closson, 1992, p.62). Pour la virginité de la déesse-mère: Sterckx, 2010a, p.9-39.
16 Pwyll Pendefig Dyfed = Thomson, 1957, p.7-23.
17 Vielle, 1988-1990.
18 Sterckx, 1988-1990.
19 Pour d’autres allusions à cette ingestion de viande chevaline comme rituel d’intronisation : Doherty, 2005, p.18-24.
20 Giraud de Barri, Topographia hibernica III 25 = Dimock, 1867, p.169. Cf. Sterckx, 2012.
21 Par exemple Cuisle Brighdhe agus oidheadh mic Dhíchoimhe = Meyer, 1903, p.47.
22 Sterckx, 2009, p.234-238.
23 Un conte armoricain tardif (Koadalan = Luzel, 1984-1989, IV, p.86-100) fait de son héros, Ewen Koadalan, le pauvre domestique d’un magicien contraint par ce dernier d’affamer et de battre une jument merveilleuse et son poulain. Il obtient finalement la royauté après avoir éventré la jument – euphémisme, si l’on peut dire, d’une copulation –, ce qui a été vraisemblablement rapproché d’une part de la détention pleine de souffrances de Rhiannon et de son fils-poulain Pryderi du fait du méchant magicien Llwyd ab Cilcoed, d’autre part du rituel d’investiture royale « asvamédhique » : Gricourt et Hollard, 2004, p.44-45.
24 Andrews, 1976-1978.
25 Morgan, 1985, p.24-25.
26 Ohkuma, 1986, p.240-243 ; etc.
27 Remarquablement, des éléments propres à un troisième rituel indien d’inauguration royale, où le sacrifice d’un étalon est remplacé par un sacrifice humain, a été décelé dans la légende galloise de Rhiannon : Branchaw, 2008. Les antiques Lusitans avaient pareillement comme victimes sacrificielles ultimes des chevaux et des hommes (García Quintela, 1992).
28 Remarquablement, ce thème des trois pas englobant l’univers est bien attesté dans la tradition celte : Sterckx, 2009a, p.178-184.
29 Heesterman, 1957.
30 Ardzinba, 1981 ; Sergent, 1997, p.334-335.
31 Dumézil, 1975, p.157-160.
32 Ealcmhar est le petit-fils d’un frère de père et de mère d’Eochaidh Ollathair (Sterckx, 2009b, p.117).
33 Cf. Sterckx, 2009a, p.88-89.
34 García Quintela, 1997.
35 Pausanias, Helládos perié:ge:sis III 20 9 = Jones et al., 1918-1935, III, p. 130 ; cf. Rose, 2006, p.229-242.
36 Homère, Odusseús IV 274-289 = Bérard, 1924-1956, I 88-89 ; etc. ; cf. Rose, 2006, p.242-250.
37 Rose, 2006, p.242-244.
38 Ps.-Apollodore, Bibliothé:ke: III 1 3-4 = Frazer, 1946, I, p. 302-304 ; etc.
39 Ps.-Apollodore, Bibliothé:ke: III 1 1 = Frazer, 1946, I, p. 296. Pour les autres sources et l’ensemble du dossier du mythe : Robertson, 1988 ; Kühr, 2009 ; Jouanna, 2011.