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(Review) Fernando Wulff Alonso - The Mahābhārata and Greek Mythology

 

Motilal.jpgFernando Wulff Alonso, The Mahābhārata and Greek Mythology, Delhi : Motilal Banarsidass, 2014 (Hindu Tradition Series, 1) ; translated from the Spanish by Andrew Morrow - 523 pp. ISBN: 978-81-208-3791-1 [Originally published as : Grecia en la India. El repertorio griego del Mahabharata, Madrid : Ed. Akal, 2008 - ISBN: 978-84-460-2527-6)

 

This is the kind of work which presents so many irremediable lacks of method that it would be impossible to list all of them here. The author’s hypothesis is that the Mahābhārata was composed using a great quantity of Greek epic materials, and that this Greek repertoire was used by the Indian composers “in a brilliant way” for creating this “new and unique work” (which could nearly correspond to the translation in Indian language of the Homeric poems as referred to by Dio Chrysostom, 53,6-7). The problem does not really lay in the a priori of preferring, in front of a series of corresponding motifs and contents between the two narrative traditions, to explain them through the borrowing rather than through the more commonly accepted scheme of “Indo-European heritage” (whatever would be the conception of such an “heritage”, viz. according to a more speculative belief in a IE “proto-culture”, or a more descriptive structural approach without genetic or reconstructive perspective). The problem is firstly to not give any historical element allowing to support at least a bit the existence of intensive cross-cultural contacts which should have existed somewhere in (North) India (e.g. in a royal Court) between Indian (viz. brahmins) and Greek (Yavana/Yonaka) litterati - the contrastive example of classical influences in Gandharan art is obviously of a totally different nature (purely esthetic or formal models, versus narrative, litterary and ideological complex contents - “an amount of Greek material vastly superior to the one we have nowadays” [sic] - as supposed in the author’s hypothesis). Moreover, it is not because the author makes the choice to promote the explanation by borrowing that he has the right to scientifically neglect all the studies which have been made in an Indo-European or -Greek perspective: for nearly all the points he alleges as comparative evidence have already been underlined by scholars. However, except N. Allen, he does not quote any of them (for taking only one example, the corresponding motif of the divine plan of destruction of the heroes has been variously examined by Köhler 1858, Pisani 1953, Dumézil 1968, de Jong 1985, Vielle 1996; same with the comparison Helen-Draupadī, etc.). The author appears to not possess any serious literary knowledge of the Indian textual sources, and even in Classical philology he seems to not know some fundamental works on Homeric and Cyclic epics related to the points he deals with (e.g. Severyns, Jouan etc.). Finally, in looking more closely at the comparisons themselves, which are in fact limited to the general circumstances of the great war and a few other peculiar motifs and characters, their superficial nature is astonishing : the author proceeds through arbitrary selection and over-simplification, able to even make similar what is intrinsically different by qualifying the “copy” as not “literal” (or a free “interpretation” of the model), which allows him in many cases to compare apples and pears.

 

Christophe Vielle

 

Commentaires

  • Bonjour,
    Cela fait quelques mois, je me suis véritablement plongé dans la littérature comparatiste et j'en suis arrivé à lire le contenu du présent site.
    Ce dernier post, je l'ai attendu longtemps, je me suis probablement rendu quotidiennement ici.
    Et le voilà.

    Je lis toujours des ouvrages de votre belle discipline mais il est absolument insupportable de constater combien celle-ci est minée de querelles inutiles et contre-productives.
    Dans la votre, comme ailleurs, si les faits peuvent être contredit, les théories doivent être accueillies avec générosité.

    Or combien de chercheurs au propos personnel passionnant se sentent-ils par ailleurs obligés de descendre dans l'arène minable de la bataille d'ego ? Combien masquent-ils péniblement l'ad honimen derrière une réfutation, trop violente, des idées de celui qu'ils peinent souvent à nommer "collègue" ou "confrère" ? Cela me rappelle cet ouvrage du Professeur Dubuisson, absurdement consacré au déboulonnage d'une autre personnalité de sa discipline. Qu'un esprit aussi brillant se prête stérilement à ce jeu de collégien me laissa pantois. Et ce ne fut malheureusement pas la lecture de l'ouvrage qui me guérit de la peine causée par celle de son titre, loin s'en faut.

    Ce dernier post confirme finalement l'inintérêt global de votre démarche, telle que je l'ai perçue dans mes lectures au gré du site. C'est loin d'être le premier dans lequel, au lieu d'apporter une pierre à l'édifice, vous jetez puérilement celle du copain, parfois (comme en l'espèce) moins doué et respectable que vous. Et d'utiliser les grands mots ou le mépris à peine voilé... allons bon, c'est vraiment enfantin.

    Vous devriez selon moi vous en tenir à un propos nouveau et curieux, et mettre la pédale douce sur les dénonciations d'imposture. 5 mois d'attente pour ça, c'est assez triste, et le propos tenu ci-dessus aurait pu se faire en un paragraphe d'information, dont le parfum de rancoeur aurait été atténué.

    Bien respectueusement

  • Bonjour,
    J'avoue avoir du mal à comprendre votre commentaire... La controverse est le propre de la recherche scientifique. Sans controverse, les choses avanceraient sans doute beaucoup moins vite.
    Vous trouvez visiblement stérile ce compte rendu. Mais en même temps que nous publions des articles de fond, il normal, comme dans toute revue, que nous publiions des critiques de travaux édités ou en cours. Certaines seront positives, d'autres non. Certaines encore donnent lieu à des débats, comme cela a été le cas autour du conte du "Petit chaperon rouge", ou nous avons invité l'auteur dont nous critiquions le travail à nous répondre ici-même. Et dans tous les cas, il est important de dire pourquoi. Car autrement, comment être crédible?

  • Bonjour,

    J'entends bien votre argument mais je l'avais déjà en tête lorsque j'ai écrit - à chaud il est vrai - mon commentaire. Je ne remets pourtant pas en cause le principe de la controverse mais la forme qu'elle prend.
    J'ai parcouru à nouveau quelques articles afin de nourrir mon propos et il s'en dégage - je le confirme - une certaine prétention.
    Or si des mathématiciens renommés et de grands physiciens adoptent une posture plus humble dans leur propre discipline, vous pouvez imaginer combien cela me heurte dans un domaine aussi tendre que celui des mythologies, pures constructions humaines si je puis dire.
    Je ne prendrai qu'un exemple mais il fait écho d'une certaine manière au sérieux problème de posture que m'a posé l'ouvrage du Professeur Dubuisson, que j'évoque dans mon premier commentaire, et se retrouve chez plusieurs de vos collègues. C'est un signe des temps, chaque génération semble avoir un grand-père encombrant. Hier Frazer, aujourd'hui Eliade ?
    Il s’agit de votre analyse de l’ouvrage de Mr Le Quellec sur le cas Jung :
    Dans ce commentaire, vous perdez à mon sens la crédibilité que vous pensez gagner en chassant le mouton noir de votre discipline scientifique.
    Que vous ne soyez pas d'accord avec les théories des archétypes ou bien de l'homme cosmique ou que sais-je encore, c'est entendu. Mais, ne vous en déplaise, c'est tout de même sujet à débat, et celui-ci n'est pas définitivement fermé sous prétexte qu'une théorie plus pertinente au regard des preuves émerge ! On ne saura vraiment jamais, j'espère au moins que vous êtes d'accord avec moi sur ce point. On cherche, on étaye, on tente, on contredit mais la vérité ? C'est une chimère.
    Dès lors, et puisqu'il faut nourrir le tir, on est stupéfait de lire des attaques ad hominem, des suspicions d'horreur (nazisme, antisémitisme, fascisme... même pour ce pauvre Campbell ! Pas encore chez vous, il est vrai, mais vous citez positivement l'ouvrage qui s'en charge) sous prétexte de démonter le caractère scientifique de la démarche de l’homme. Cela me parait assez pauvre, je suis navré de vous le dire, et mesquin à tout le moins. Pour aller jusqu’au bout du processus, il vous faudrait étudier quelle influence le contexte peut avoir eu sur les idées, etc.
    Je n'aime pas, personnellement, la théorie des archétypes, je trouve également qu’Eliade avance trop souvent à base d’assertions sentencieuses. Pour autant, je considère que leurs idées apportent quelque chose à la discussion, ne serait-ce que pour l'écho qu'elles ont eu et qui ne peut certainement pas être balayé par le terme de "nullité" que vous employez personnellement avec beaucoup trop de légèreté dans cet article.
    Dumézil lui-même dénonçait cette violence voilée dont nombre de ses collègues et prédécesseurs étaient coupable, elle lui paraissait navrante et le fait d’ego mal embouchés (quelque part en introduction de son ouvrage sur la religion romain archaïque. Il n'est nul besoin de détruire avec un plaisir affiché le travail d'une clique dont vous méprisez visiblement les points de vue trop vagues ou suspects. Vous ne pourrez jamais discuter avec Frazer, Jung, Eliade ou Campbell et ils ne connaîtront jamais les découvertes les plus récentes, leur pensée est à jamais figée.
    Il serait à mon avis donc bon de rester humble et bienveillant, de n'attaquer que les faits et de discuter les idées, au risque sinon de passer pour des cuistres.

    A quel point suis-je audible pour vous ? Peut-être ai-je mal compris le but d'une revue scientifiques, celle-ci ne s’adressant qu’aux chercheurs, auquel cas je m'en irai sur la pointe des pieds. Ma sensibilité sous le bras.

  • Bonjour,

    Je ne répondrai que sur deux points, car nous aurons du mal à être d'accord.
    - Vous parlez d'attaques ad hominem, or, c'est faux, du moins pour notre revue. Nous attaquons les arguments, les méthodes et les erreurs quand il y a lieu de les attaquer. Il ne s'agit pas forcément d'asséner quelque chose à la place et de dire "nos théories sont meilleures", du tout. Mais quand quelque chose nous semble faux, il nous semble que c'est la moindre des choses de le dire. Cela s'appelle l'honnêteté intellectuelle. Et si nous nous contentions de dire "ce n'est pas bien" sans développer en disant pourquoi, on nous tomberait encore plus dessus.

    - Vous citez Campbell. Or vous ne le verrez sans doute jamais en ces pages. Campbell est sans doute très lu à Hollywood, mais quel est le spécialiste sérieux en mythologie qui utilise ses "travaux"? Aucun. Il suffit de lire son "Héros aux mille visages" pour se rendre compte du piètre sérieux de sa méthode.

  • Bonjour,

    Sincèrement je pense que nous pourrions tomber d'accord mais il est probablement trop tôt.

    J'ai cependant ma réponse, votre revue ne s'adresse pas à moi et probablement pas à quiconque n'est pas votre pair. Qu'il en soit donc ainsi.

    Je terminerai tout de même sur ma lecture des commentaires sous l'article concernant l'ouvrage de Mr Le Quellec. Ils n'existaient pas lors de ma lecture initiale et je les ai découverts aujourd'hui. Ils me paraissent cristalliser parfaitement ce que je vous reproche collégialement (ainsi qu'à vos détracteur, en l'espèce les défenseurs de Jung) : je vous parle de forme, vous me répondez par le fond, comme si la première, décorative, découlait nécessairement du second et je pense que vous vous trompez lourdement.

    L'humilité donnera toujours plus de poids à votre propos, aussi certain que vous soyez de votre point de vue.

    L'utilisation fallacieuse des guillemets dans votre réponse ci-dessus est le symbole que vous êtes personnellement éloigné de cette humilité, et signe donc mon départ de ces lieux.


    Avec tout mon respect, je vous souhaite une bonne continuation Mr Lajoye et longue vie à votre revue.

  • Bonjour,

    Je suis espagnol (et étudiant universitaire jusqu'à cette année), et donc cette revue me fait une impression très forte. En fait, ce livre (que je n'ai pas pu encore lire), si votre revue est droite - et je ne le doute pas -, n'est qu'un autre exemple de la dévastation que les humanités et les sciences sociales souffrent dans les universités espagnoles (l'ignorance que cet professeur montre et très répandue parmi les professeurs universitaires espagnols).

    Il y a quelque semaine, je pouvais lire une autre revue de cette même ouvrage, pleine de louanges - presque honteux parce que courtisans - que je ne veux pas réproduire ici. À mon avis, ouvrages comme cette-ci ne sont que des productions pour une consommation interiure, entre des étudiants ignorants - la plupart d'entre eux ne savant lire le français, et seulement un peu d'anglais - qui, alors, devient captifs de cette sorte de proffesseurs. Et les rares chercherus qui publient des bons travaux, les publient en anglais, parce qu'ils croient que "en espagnol, personne en Europe nous lira": et alors le cercle vicieux commence une autre fois.

    En outre: vous citez ici quelques ouvrages fondamentales pur la compréhension de ce sujet. Mais vous donnez seulement l'auteur et la date. Pourrez-vous, s'ils vous plait, préciser les titres de ces ouvrages?

    Merci beaucoup,
    Óscar Vega Prieto

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